La situation géographique d’une ville n’est jamais neutre.
Celle de Villeneuve de Berg est particulière.
A mi-chemin entre la vallée du Rhône et Aubenas, entre le plateau du Coiron et la vallée de l’Ibie qui s’insinue jusqu’à Vallon Pont d’Arc, Villeneuve marque un carrefour dans un territoire amené au sud d’une Ardèche pleine de soleil et de senteurs.
Une histoire riche et récente :
Si l’Ardèche méridionale est habitée depuis l’aube de l’humanité (voir grotte Chauvet), des hommes de la préhistoire jusqu’aux Romains qui laissèrent de nombreuses traces, certains lieux de peuplement sont beaucoup plus tardifs.
Ainsi Villeneuve de Berg n’usurpe pas son nom, la ville ne sortant de terre « qu’en 1284 » par la volonté de Philippe III le Hardi fils de Saint Louis qui voit là une occasion d’étendre son pouvoir.
En effet, jusqu’alors, le vivarais sous l’autorité des évèques siégant à Viviers appartenait au Saint Empire Romain Germanique.
S’appuyant sur les abbayes les rois de France étendirent leurs territoires vers les terres occitanes.
En pariage avec les moines cisterciens de Mazan venus créer une grange en terre plus clémente, Philippe le Hardi fonda Villeneuve de Berg, ville bénéficiant de la protection royale et d’exemptions d’impots attirant de nombreux officiers royaux, commerçants et artisans qui vont assurer le développement économique de la cité, une cité fortement protégée par de hauts remparts qui contribueront à sa prospérité et à la conservation d’un patrimoine architectural encore aujourd’hui admirable.
De ce passé, on peut encore voir des hôtels particuliers, notamment du XVI siècle, richement décorés ou bien passer sous une porte monumentale, seule ouverture de la ville en temps de guerre.
Le XVI siècle, qui connaît de terribles guerres civiles dans le vivarais entre protestants et catholiques, garde l’empreinte d’un enfant du pays : Olivier de Serres.
Au milieu des luttes fratricides, cet homme remarquable continue ses recherches en agronomie et bâtit son œuvre sur son domaine du Pradel.
Il publiera les résultats de ses recherches dans le fameux « Théâtre d’agriculture et Mesnage des Champs », base d’une agriculture moderne.
Les guerres de Religion marqueront Villeneuve de Berg, ville à majorité protestante, qui verra l’un de ses enfants Antoine Court, devenir le porte parole des protestants français.
Jusqu’en 1789, la ville jouit d’une position privilégiée et les Etats Généraux du Vivarais y siègent, mais à la création du département de l’Ardèche, c’est Privas qui prend le pouvoir.
La vieille bastide royale perd de son aura et devient une commune rurale où l’on cultive la vigne, un certain art de vivre et des particularismes qui font de Villeneuve de Berg une ville toujours attractive.
Repenser la ville au service des Villeneuvois
La meilleure preuve de cette attractivité, c’est l’envol de la démographie au début du 21ème siècle qui permet à la commune d’atteindre 3000 habitants.
Cet attrait est le résultat de multiples facteurs tenant dans le mot « services ».
Parmi ces services, l’hôpital local rural, l’un des plus grands de France avec 380 lits, qui emploie 400 personnes et qui connaît une restructuration complète et nécessaire, une maison de retraite de 80 lits en pleine rénovation, un collège avec 350 élèves, une maison familiale rurale avec 180 élèves, une maison d’enfants avec 50 enfants, des écoles maternelles et élémentaires publiques et privée avec 340 élèves, au total plus 900 scolaires mais aussi une poste, une perception, tous les services si l’on excepte une surface alimentaire conséquente qui verra le jour dans les mois qui viennent avec l’extension du centre ville place des Combettes.
Cette extension permettra en outre de s’équiper de logements, d’un vaste parking, d’une nouvelle mairie.
En redynamisant le centre ville, la municipalité souhaite donner une nouvelle impulsion à une commune qui ne doit pas devenir une ville dortoir entre les pôles économiques d’Aubenas et de la Vallée du Rhône.
Mais le projet d’extension du centre ville ne doit pas nous faire oublier des investissements plus urgents limités, hélas, par la diminution des subventions de l’Etat ou du Conseil Général.
Ainsi sont prévus : la 5ème branche du carrefour à Lansas (nous en reparlerons), la mise en sécurité de la traversée du Petit Tournon, le toit de la gendarmerie, l’acoustique de la salle Pierre Cornet , un programme de voirie conséquent avec la route de Serrelonge, la voie de Rigaudy, la Rue Neuve.